Robert Giguère

Comment mettre un ancêtre sur la map?

Assez surprenant ce qu’on apprend en faisant la généalogie d’une pure inconnue comme Judy qui ne savait rien de son ancêtre.

J’ai trouvé cette carte dans mes recherches sur Robert Giguère. Il possède 4 arpents en 1680.

Que dit-on au sujet de Robert Giguère sur Internet?

Il fut un des pionniers en Nouvelle-France, un des fondateurs de Sainte-Anne-de-Beaupré.

Robert Giguère (9 mars 1616 – août 1709)

Jeunesse

Ses parents étaient Jehan (Le Jeune) Giguère (né en 1580 environ) et Michelle Jornel. Robert était le sixième de neuf enfants nés dans la paroisse Saint-Aubin de Tourouvre, actuellement dans le département de l’Orne en France. Il est certain que Robert Giguère était en Nouvelle-France en 1651, mais selon George-Emile Giguère et d’autres sources, comme il n’était déjà plus recensé en France depuis 1644, il pourrait avoir traversé l’océan Atlantique plus tôt.

Pourquoi y aller ?

Ils n’étaient pas persécutés ou forcés de partir et le Perche n’était pas pauvre. C’était l’aventure qui attirait ces jeunes hommes illettrés. Et le fait que le roi de France avait offert des avantages pour aller en Nouvelle-France. La Compagnie des Cent Associés devait créer des seigneuries au Québec pour ensuite les subdiviser en concessions aux immigrants. L’apothicaire et chirurgien Robert Giffard de Moncel, natif du Perche, fut le premier à acquérir une seigneurie du genre. Il l’obtint en 1634 et sa seigneurie se trouvait dans le comté actuel de Montmorency, à l’est de la ville de Québec; Château-Richer et L’Ange-Gardien en sont deux des communautés. Giffard, qui alla à Québec en 1621, obtint l’aide des frères Jean et Noël Juchereau de Tourouvre pour recruter des hommes du coin pour migrer au Québec. Noël fit son travail au Perche, contractant avec les émigrants, tandis que Jean passa son temps dans la future province de Québec.

Un autre Juchereau, Pierre, était aussi actif en France avec les émigrants. Les émigrants étaient souvent engagés pour une période de trois années. On les appelait donc Les 36 Mois. La plupart des recrues étaient des célibataires, payés de 40 à 120 livres par an. En plus, ils étaient transportés en Nouvelle-France et recevaient des terres. Ils étaient souvent sans éducation. Lorsque Samuel de Champlain mourut en 1635, il y avait 132 colons dans la colonie… dont 35 venant du Perche. La plupart des départs eurent lieu dans la période 1634-1662.

La traversée

Les pauvres voyageurs de la France au Nouveau Monde étaient victimes de tous les périls : tempêtes, pirates, maladies. La durée du voyage pouvait varier de un à trois mois. Par exemple, il fallut 117 jours à Jean Talon pour rejoindre Québec en 1665, mais seulement 35 jours pour le bateau Arc-en-ciel en 1678. Pour la navigation, il était préférable de lever l’ancre de France avant le 1er mai. Les bateaux du XVIIe siècle étant généralement d’un tonnage inférieurs à 200 tonneaux, les logements étaient des plus modestes. Malgré toutes les difficultés et les dangers, la plupart des marins et des passagers arrivaient à bon port.

La première mention officielle de Robert Giguère au Canada est le 21 février 1651, quand il reçut en concession des terres du sieur Oliver Le Tardif. Localisé à Beaupré, le don consistait en cinq arpents le long du fleuve Saint-Laurent, en plus de la rente annuelle de 20 sols et 12 deniers par arpent. En échange, il fallait que Robert y établisse résidence. Si Giguère fut en position d’accepter ces conditions, on peut supposer qu’il était là depuis un certain temps, connaissait les ressources et le climat et qu’il était prêt à s’établir.

Mariage

Le 2 juillet 1652 dans la cathédrale Notre-Dame de Québec, Robert Giguère épousa Aymée Miville. Il avait 36 ans et elle 17. Il était fréquent à cette époque que les hommes se marient après 30 ans, et les jeunes filles avant 20 ans. Elle était la fille de Pierre Miville dit Le Suisse. Il était un soldat mercenaire en service dans la garde personnelle du Cardinal Richelieu. Le mariage fut célébré par le Père Joseph Poncet, avec comme témoin Jean de Lauzon, gouverneur de la Nouvelle-France. C’était un grand honneur et un signe de respect de la communauté envers Robert Giguère. En 1680, Robert et Aymée furent confirmés à Château-Richer par Monseigneur François de Laval, devenu le premier évêque de Québec en 1674.

Derniers moments

Respecté dans la communauté, Robert donna des terres pour la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré. Au cours de cette même période, il était marguillier de sa paroisse et en tenait rigoureusement les comptes. On le considère d’ailleurs comme un des fondateurs de Sainte-Anne-de-Beaupré. La plupart des historiens pensent qu’il mourut en août de 1709 à l’âge vénérable de 93 ans et 5 mois. Sa femme Aymée Miville mourrait 3 ans plus tard, le 10 décembre 1712.

Même disparues du Perche, grâce à Robert Giguère, des milliers de personnes nommées Giguère, dont le fameux joueur de hockey Jean-Sébastien Giguère, se retrouvent aujourd’hui à travers l’Amérique du Nord.

Anecdote

Un des fils de Robert Giguère, Jean-Baptiste, a sans doute été impliqué dans le feu de Schenectady en 1690. Il a pu y opérer comme pisteur. Selon Monseignat, le secrétaire du gouverneur Louis de Buade de Frontenac dans ses relations du massacre de Schenectady : « Un Canadian nommé Giguère, parti avec neuf Indiens en reconnaissance, retourna en disant qu’il était en vue de Schenectady ». Dans son livre, Un Giguère à la guerre avec Iberville (Pierre Le Moyne d’Iberville), Georges-Emile Giguère présente des arguments qui démontrent que ce Giguère mentionné était le fils de Robert. Jean-Baptiste serait aussi du nombre des constructeurs de Fort Détroit.

Orthographe

Voici quelques-unes des variations du nom Giguère en usage en Amérique : Giddière, Gidier, Gignier, Gignière, Giguair, Giguaire, Giguèr, Giguèrre, Giguèrres, Giguert, Giguet, Giguery, Giguir, Gidière, Giguiar, Giguier, Giguière, Giguières, Giguièrres, Giguère, Giguir, Gigyere, Jigger, etc…

Sur le plan terrier de 1658, on lit les noms des premiers colons :

Jean Picard, Jean-Baptiste Caron, Pierre Gasnier, Renée de la Voie, Claude Bouchard, Louis Guimond, Julien Fortin, Robert Caron, Pierre Picard, Louis Gagné, Julien Mercier,Robert Giguère, Étienne de Lessard, Claude Poulin, Robert Foubert dit Lacroix, George Pelletier, Jean Levasseur, Mathurin Meunier, Pierre Simard, Pierre Gibouin, Robert Paré, Jean Épée, Jean Paré, Robert Anezt, Louis Houde, Jacques Gamache, Noël Racine, Étienne Racine, Robert Drouin.

Donc si votre nom est…

Giddière, Gidier, Gignier, Gignière, Giguair, Giguaire, Giguèr, Giguèrre, Giguèrres, Giguert, Giguet, Giguery, Giguir, Gidière, Giguiar, Giguier, Giguière, Giguières, Giguièrres, Giguère, Giguir, Gigyere, Jigger, etc…

Je vous ai trouvé une tite cousine!

Publié par

Pierre Lagacé

Retired school teacher and amateur historian Enseignant retraité et historien amateur

8 réflexions au sujet de “Robert Giguère”

      1. Pierre, tu as raison, Jean Barrette est l’ancêtre de mon aïeule Angèle Barrette, l’épouse de Jérémie Lauzon.

      2. J’avais les Racine et les Simard, mais pas lui. Tous à Ste-Anne-de-Beaupré en 1680!

  1. Je suis heureux de voir aussi le nom de mon ancêtre « Claude Poulain », qui serait arrivé en Amérique en 1636 et qui a une vaste descendance en Beauce. Son fils, Ignace épousa Marguerite Paré, fille de Robert qu’on voit aussi sur la carte. Sa fille, Marie-Jeanne, épousa Julien Mercier (voir carte).
    J’aimerais bien en savoir plus sur la vie à cette époque sur la côte de Beaupré…

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